'La Forest de Retz, autrement et vulgairement appelée de Villers-Cotterêts, est la plus noble et la mieux plantée du royaume.'
(Règlement de Réformation de 1672)
A 75 kilomètres de Paris, par la route nationale 2, vous voici en plein cœur de la
Forêt domaniale de Retz, encore appelée
Forêt de Villers-Cotterêts. Sa superficie totale de 13 339* hectares (à titre de comparaison, Paris ne couvre que 10 500 ha) en fait la première forêt domaniale du département de l’Aisne et la place au 6ème rang des grands massifs forestiers domaniaux français. Elle accueille chaque année plusieurs dizaines de milliers de visiteurs. Le paysage de ses magnifiques 'futaies cathédrales' de hêtres est intimement lié à la vie de cette forêt ; de partout elle attire le regard.
* 13 225 ha non compris les maisons forestières et leurs attenants, situés pour 12 483 ha dans l'Aisne et pour 742 ha dans l'Oise. Surface totale des parcelles forestières : 12 973 ha, le reste étant constitué par les routes et laies cadastrées, le parc du château, les étangs, les emprises et carrières, …
La Forêt de Retz abrite un dispositif européen d'observation des forêts (RENECOFOR) et 3 sites du réseau européen de conservation des habitats naturels (Réseau Natura 2000) et comporte également, pour le nord-ouest de la France, le site de conservation des ressources génétiques du hêtre.
Faisant initialement partie du très vaste ensemble boisé qui, constituait, du temps de César, la Forêt des Sylvanectes, et comprenait les forêts actuelles de Chantilly, Ermenonville, Halatte, Compiègne, Laigue, Ourscamp, Saint-Gobain et Coucy-Basse, la Forêt de Retz, à la suite des défrichements gallo-romains, constitua dès le XIIème siècle une unité distincte. Elle appartenait alors aux comtes de Valois qui résidaient à Crépy, aux limites sud du massif. Elle fut rattachée au domaine royal en 1214 après un accord de succession entre Philippe-Auguste et la comtesse Éléonore, dernière héritière des Valois.
En 1499, François d’Angoulême, le futur François 1er, la reçoit en apanage. Il fait de fréquents séjours à Villers-Cotterêts dans le château qu’il fait élever en 1535 – et où il signera en août 1539 une ordonnance restée célèbre sous le nom d’Ordonnance de Villers-Cotterêts, imposant l’usage du français dans les actes officiels (en remplacement du latin) ainsi que la tenue de registres de baptêmes et de décès (prémices de l’état-civil). On lui doit également la création d’une Capitainerie des Chasses et le percement des premières laies destinées à faciliter la pratique de la chasse à courre.
En 1630, la forêt entre dans l’apanage de la famille d’Orléans. Elle devait en rester la propriété jusqu’en 1791 où elle fut incorporée au domaine de l’État. En 1814, à la chute du 1er Empire, la forêt fut rendue à la Maison d’Orléans. En 1848, elle redevenait définitivement propriété de l’État (domaine privé de l’État).